
"Le sacrement du baptême est le premier sacrement de l'initiation chrétienne, le porche de la vie dans l'Esprit et la porte qui ouvre l'accès aux autres sacrements. Par le Baptême, nous sommes libérés du péché et régénérés comme fils de Dieu, nous devenons membres du Christ et nous sommes incorporés à l'Eglise et fait participants à sa mission. Le Baptême est le sacrement de la régénération par l'eau et dans la parole." (Catéchisme de l'Eglise catholique)
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Pendant la période de l'ultime préparation aux sacrements de Pâques, l'Eglise offre aux catéchumènes trois rites pénitentiels que l'on appelle "scrutins". Pour des élections, on scrute l'opinion du peuple, c'est-à-dire qu'on observe, on analyse, on questionne, on creuse, on sonde. "Scrutins", le mot évoque le discernement entre la lumière et les ténèbres On se laisse scruter par Dieu pour voir les intentions du cœur. Les "appelés" sont invités à la conversion, à se tourner vers le Seigneur pour se voir à sa lumière.
Le rituel recommande de célébrer ces trois scrutins, solennellement, les 3e, 4e et 5e dimanches de carême. Pourquoi ? L'origine du carême vient de ce chemin que font les catéchumènes vers Pâques et le sacrement. Ce ne sont pas les catéchumènes qui se sont intégrés au carême, c'est l'Eglise entière qui accompagne le chemin des catéchumènes. Elle rappelle ainsi que tous les baptisés ont à vivre cette dimension de conversion avec les catéchumènes. Pendant la veillée pascale, nous renouvelons notre baptême, nous professons notre foi. Les catéchumènes réveillent la grâce du baptême qui pour beaucoup a été reçu dans l'inconscience de la toute petite enfance. Un itinéraire lors des dimanches de carême est alors proposé par le rituel qui aide les catéchumènes et les fidèles à réfléchir sur l'articulation entre le baptême et le combat spirituel. Le carême est la participation à ce combat pour aboutir à la liturgie baptismale du Samedi Saint.
Le premier scrutin correspond à l'évangile de la Samaritaine à qui le Christ donne l'eau vive. "La soif torture les hommes en ce monde, et ils ne comprennent pas qu'ils se trouvent dans un désert où c'est de Dieu que leur âme a soif. Disons donc, nous aussi : "Mon âme a soif de toi." Que ce soit le cri de nous tous, car unis au Christ nous ne faisons plus qu'une seule âme" déclaré saint Augustin.
Pour le deuxième scrutin a été choisi l'évangile de l'Aveugle-né guéri et illuminé par le Seigneur. Cette lecture revient sur notre aveuglement originel, congénital lié au péché originel. La grâce de Dieu vient nous éclairer, nous libérer et nous fortifier afin de rendre témoins de la foi.
Le cinquième dimanche de carême, troisième scrutin, propose l'évangile de la résurrection de Lazare à qui le Christ rend la vie. Ce dernier scrutin éclaire notre destinée. Nous passons avec le Christ de la mort à la vie en nous ; il nous fait entrer dans une vie nouvelle.
Si les catéchumènes lors de ces scrutins sont plongés dans la grâce de l'Eglise, leur présence nous stimule donc à redécouvrir notre vocation et notre mission de baptisé. Nous vivons tous en effet un vrai combat spirituel et nous sommes appelés à intensifier durant ces derniers jours les trois dimensions du carême : jeûne, prière et partage, et à nous appuyer sur le sacrement de la confession qui n'est autre qu'une reprise du baptême.
Père Bertrand Lestien
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Je serais votre Dieu et vous serez mon peuple
Qui que vous soyez, vous devez savoir que, dans votre baptême, vous avez fait un contrat de la plus haute importance qui puisse être : contrat public et solennel, dont le ciel et la terre sont témoins ; contrat écrit non pas de la main des hommes, mais de celle des anges ; non pas avec de l'encre, mais avec le sang précieux de Jésus Christ : non par sur le papier ou le parchemin, mais dans les livres éternels de la miséricorde divine : contrat où il s'agit, non de quelques sommes d'argent ou de quelque chose temporelle et terrestre, mais d'un empire céleste et éternel, rempli d'une immensité de trésors, de gloire, de grandeurs et de félicités incompréhensibles.
Quelle est la qualité de ce contrat ? C'est un contrat de "donation", et de la plus grande donation et la plus favorable pour vous qui se puisse dire. Car, par ce contrat, vous vous êtes donné à Dieu et Dieu s'est donné à vous, et s'y est donné en la manière la plus avantageuse pour vous qui puisse être imaginée.
C'est par le contrat que nous avons fait avec Dieu, en notre baptême, que nous sommes entrés dans cette sainte alliance, la plus noble, la plus étroite et la plus avantageuse qui puisse être, alliance non pas seulement d'un ami avec son ami, d'un frère avec son frère, d'une épouse avec son époux, mais d'un membre avec son chef (sa tête), qui est la plus intime de toutes les alliances.
Saint Jean Eudes
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Quel est le rôle du parrain et de la marraine ?
Parrains et marraines de baptêmes n'ont pas toujours existé, mais ils sont précieux. Apparue en Occident au XVIIIe siècle, ils ont un rôle spirituel et humain. "Ils aident les parents dans l'éducation chrétienne de leur enfant. Et quand le baptisé est un jeune ou un adulte, ils témoignent de la progression, de la conversion du catéchumène, puis le soutiennent dans sa vie de baptisé", souligne le P. Bruno Mary, délégué pour la pastorale liturgique et sacramentelle du diocèse de Lille.
Puisqu'il s'engagent à aider leur filleul à grandir dans la foi, l'Eglise catholique recommande de choisir des personnes qui partagent cette foi : "pour entrer dans certains clubs ou associations, il faut être parrainé, avoir le soutien d'une personne. Etre parrain ou marraine suppose donc de connaître et d'adhérer à la foi chrétienne. Or, les parents privilégient parfois le critère affectif et ne se préoccupent pas de la foi du parrain ou de la marraine. Peu pratiquants, ils ne connaissent pas forcément des chrétiens engagés dans leurs cercles amicaux et familiaux", constate le P. Mary. Mais en cherchant, on trouve ! Il faudrait qu'au moins l'un des deux ait plus de 16 ans, soit baptisé et même confirmé. Mais une personne baptisée non catholique, par exemple un protestant, peut être "témoin" du baptême et signer sur le registre.
On peut aussi n'avoir qu'un parrain-marraine : "L'Eglise n'exige pas d'avoir les deux, même si la coutume fait pression en ce sens, ce qui est sans doute meilleur pour le filleul." Car le rôle des parrains et marraines est aussi humain : à eux de créer avec leur filleul un lien personnel d'affection, de dialogue, de confiance, de partager avec lui leur goût de la vie, leurs connaissances...
Pour définir leur mission, Geneviève de Taisne, psychanalyste, parle "d'anges gardiens incarnés". Les parrains et marraines témoignent aussi d'une ouverture de la cellule familiale sur la communauté chrétienne, car on n'est pas chrétien tout seul ! Ils sont présents lors des grandes étapes de la vie chrétienne de leur filleul : première communion, profession de foi, confirmation. Etre parrain ou marraine, c'est vivre en quelque sorte une parenté spirituelle.
Fanny Magdeleine
supplément "Pèlerin" 7 juin 2012
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Informations pratiques
Dans la paroisse Saint-Pierre-en-Pays d'Auge, le 3e jeudi du mois, une réunion a lieu à 20h30 au presbytère de Cambremer pour rencontrer les parents qui désirent faire baptiser leur enfant et préciser les dates et lieu du baptême.
Contact : Père Philippe Gros 02 31 63 10 44