Le sépulcre de votre Esclavage
Extrait du Livre bleu du Mouvement Sacerdotal Marial N°471
La Vierge Marie à Don Stefano Gobbi le Samedi Saint 18 avril 1992
"Restez à côté de Moi, fils de prédilection, en ce jour où Je suis demeurée sans mon Fils. Son corps est déposé dans le sépulcre neuf, en attente de sa Résurrection. Les Apôtres sont apeurés et dispersés; je vis avec les saintes femmes qui me tiennent compagnie, et Je veille dans la prière et dans l'attente.
C'est le jour de ma douleur immaculée.
C'est le premier jour de ma maternité spirituelle.
Voilà pourquoi, depuis le temps les plus anciens, s'est établie dans l'Eglise la coutume de dédier ce jour à une spéciale vénération en mon honneur.
Aujourd'hui, Je vous veux ensemble avec Moi, dans une continuelle veillée de prière et d'amour à côté du Sépulcre où repose le corps inanimé de Jésus.
Dans ce sépulcre sont déposés pour toujours, le péché et le mal, l'incrédibilité et l'égoïsme, l'impureté et l'orgueil, la corruption et la mort. Et il naît l'homme nouveau de la grâce et de la sainteté, de la foi et de l'espérance, de la pureté et de l'amour.
Elle naît l'Eglise; elle naît la nouvelle humanité, modelée sur la glorieuse humanité de Jésus ressuscité et monté à la droite du Père.
Aujourd'hui Je vous invite à descendre, vous aussi, dans le sépulcre avec le Christ, pour mourir au monde et à vous-mêmes et pour vivre seulement pour le Seigneur et pour sa gloire.
Que ce nouveau sépulcre soit le sépulcre de votre esclavage, où sont détruites toutes les chaînes qui vous maintiennent sous la domination de Satan, et qu'il soit le sépulcre où naît l'homme nouveau, appelé à être un fils libre de Dieu.
Qu'il soit le sépulcre de votre esclavage, où meurt pour toujours cette humanité loin de Dieu, rebelle à ses lois, corrompue, esclave du mal, qui gît sous le pouvoir des ténèbres, et d'où naît l'humanité nouvelle, illuminée et sanctifiée par la glorieuse humanité de Jésus.
Qu'il soit le sépulcre de votre esclavage, où meurt l'Eglise malade et divisée, envahie par l'esprit du monde, obscurcie dans sa fidélité et dans sa sainteté, attaquée par la perte de la foi et par l'apostasie, et où naît l'Eglise neuve, sainte, fidèle, illuminée, évangélique, pauvre et chaste, qui réfléchit sur le monde uniquement la lumière du Christ.
Dans le sépulcre neuf de ce jour, sera pour toujours déposée toute forme d'esclavage de ce temps qui est le vôtre, qui vous tient sous le pouvoir de Satan et de son universelle séduction, et que naissent les temps nouveaux de votre libération, qui vous est donnée par Jésus Christ ressuscité et vivant parmi vous."
Rubbio (Vicenza), 18 avril 1992
Vivre notre Samedi Saint dans la foi avec Marie
Toutes les vies authentiquement chrétiennes de laïcs, religieux ou prêtres connaissent ces longs "tunnels" où on ne voit plus rien, on ne comprend plus, on est dégoûté. Jésus nous fait alors descendre avec lui au tombeau, dans la faiblesse, dans les ténèbres, dans tout ce qui semble mort dans notre cœur, mais c'est toujours pour que, dans une prière ardente, nous suppliions Jésus sauveur de nous rectifier, de nous purifier, de nous libérer, car la prière par elle-même est le chemin de l'espérance. C'est le moment de vivre notre Samedi Saint avec Marie et de "tenir" avec elle dans la foi vive de la patience.
En effet, le samedi est le jour consacré à Marie, probablement parce qu'elle seule a su vivre le Samedi Saint dans la plénitude de sa foi. Saint Jean aussi un peu, sans doute, mais les autres Apôtres étaient trop démoralisés! C'était pourtant le moment où l'âme séparée de Jésus descendait au séjour des morts pour les en délivrer. De fait, nous savons par expérience que la journée du Samedi Saint est la journée de l'année la plus difficile à vivre, parce que nous n'avons rien à quoi nous raccrocher. C'est une journée vide entre Vendredi Saint et le jour de pâques. C'est pourquoi il est important de vivre le Samedi Saint, tous nos Samedis Saints, avec Marie pour profiter à fond, avec elle, des grâces spéciales de ces moments difficiles.
Thomas Philippe O.P.

A travers la fenêtre, sans rideau, depuis longtemps je vois une petite étoile me luire. Je ne dors pas. Mais entre le Samedi Saint et Pâques, la nuit n'est pas faite pour dormir!
Les montagnes et les forêts attendent, elles m'entourent dans une émanation lumineuse. La pleine lune, pas à pas, élève, suspend sa face pieuse...
Le soleil n'est pas levé encore : il y a une heure encore de cette immense solitude! Il n'y a, pour garder le tombeau, que ces millions d'étoiles en armes, vigilantes depuis le pôle jusqu'au Sud!
Et tout à coup, dans le clair de lune, les cloches, en une grappe énorme dans le clocher, les cloches au milieu de la nuit, comme d'elles-mêmes, les cloches se sont mises à sonner! On ne comprend pas ce qu'elles disent, elles parlent toutes à la fois.
Ce qui les empêche de parler, c'est l'amour, la surprise toutes ensemble de la joie! Ce n'est pas un faible murmure, ce n'est pas cette langue au milieu de nous-mêmes suspendue qui commence à remuer! C'est la cloche vers les quatre horizons chrétiennes qui sonne à toute volée!...
Vous qui dormez, ne craignez point, parce que c'est vrai que j'ai vaincu la mort! J'étais mort, et je suis ressuscité dans mon âme et dans mon corps! La loi du chaos est vaincue et le Tartare est souffleté! La terre qui, dans un ouragan de cloches de toutes parts s'ébranle, vous apprend que je suis ressuscité!
Paul Claudel