
La résurrection, l’événement le plus important de toute l'histoire de l'humanité, se produisit sans que personne ne puisse la voir, la décrire, la contempler.
Deux hommes justes s'étaient occupé du corps de Jésus, l'avaient descendu de la croix, et l'avaient déposé respectueusement dans un tombeau. Ce n'est vraiment pas élogieux de la part des Apôtres, les plus proches collaborateurs de Jésus, de ne pas s'être acquittés de ce service. Étaient-ils terrorisés au pont de laisser ainsi tomber Jésus? Ne nous étonnons pas que "l'Eglise institutionnelle" se comporte parfois encore de façon aussi peu élogieuse. Les Apôtres reconnaîtront plus tard leur lâcheté, ils la regretteront et ils auront suffisamment d'honnêteté pour ne pas la cacher dans l’Évangile. Nous devons leur savoir gré de cette sincérité. Elle demeure un exemple pour tous les ministres de l'Eglise.
L'Eglise de Marie Madeleine, en revanche, n'a pas de honte à avoir. Cette grande pécheresse, qui, grâce à Jésus, a découvert le vrai sens de l'amour, a un comportement totalement différent. Dès l'aube, elle se rend au tombeau qu'elle trouve ouvert et vide. Quel choc! Elle en avertit les Apôtres qui accourent à toute allure. Jean, le plus jeune, court plus vite, Pierre, plus lourdaud est derrière lui, mais c'est lui qui entre le premier dans le tombeau.
On a toujours vu un symbole dans cette image de ces deux personnages. Pierre est "l'Eglise institutionnelle qui dirige", Jean "l'Eglise qui aime". Ceux qui aiment sont plus rapides que ceux qui dirigent et qui doivent s'occuper de beaucoup de choses. Mais ceux qui aiment, respectent ceux qui dirigent et se rangent derrière eux. Il ne doit pas y avoir de rivalité entre les deux, l'Eglise a besoin des deux, du zèle de l'amour et de l'ordre de l'institution.
Cardinal Christoph Schönborn
Magnificat n°289 Décembre 2016

Aujourd'hui, l'Eglise, l'héritière, est dans l'allégresse. Son époux, le Christ, qui a souffert, vient de ressusciter... Réjouis-toi, Eglise, épouse du Christ! La résurrection de ton époux t'a élevée de terre où les passants te foulaient aux pieds...
Ô merveille!... Une seule graine a été semée, et le monde entier s'en est nourri. Comme un homme, il a été immolé: comme un Dieu, il a été rendu à la vie et il donne la vie à la terre. Comme un agneau, il a été égorgé, et comme un berger, par le bâton de sa croix, il a dispersé le troupeau des démons. Comme une bougie sur le chandelier, il s'est éteint sur la croix, et comme un soleil, il s'est levé du tombeau.
On a vu s'accomplir deux prodiges : le jour s'est obscurci lorsque le Christ a été crucifié, et à sa résurrection, la nuit a brillé comme le jour; Pourquoi le jour s'est-il obscurci? Parce que, comme il est écrit, "il fit des ténèbres son voile" (Ps 17,12). Pourquoi la nuit a-t-elle brillé comme le jour? Parce que, comme le disait le prophète, "les ténèbres ne sont point ténèbres devant toi et la nuit comme le jour illumine" (Ps 128,12). Ô nuit, plus claire que le jour! Nuit plus lumineuse que le soleil! Nuit plus blanche que la neige, plus brillante que nos flambeaux, plus douce que le paradis !
Astérius d'Amas
Homélie 19 sur le psaume 15
Parole et Prière, mars 2013