
Connaissez-vous le conte humoristique d'Alphonse Daudet : "Les trois messes basses"? Un pauvre prêtre, tenté par le péché de gourmandise en imaginant les mets délectables qu'il voit préparer aux cuisines la veille de Noël : dindes truffées; faisans; huppes; gélinottes; coqs de bruyère; anguilles; carpes dorées; vins de toutes le couleurs... Tout cela ne lui sera cependant servi qu'après avoir célébré les trois messes de Noël traditionnelles... Le brave prêtre récite scrupuleusement la première messe, sans oublier une seule génuflexion. Mais dès le début de la seconde, il tourne à vive allure les pages du missel, marmonne les prières et les abrège. Quant à la troisième, de plus en plus obsédé par les plats du réveillon, omettant le credo et le pater, il l'escamote tout simplement !
Oui, vous avez bien lu : le prêtre doit célébrer trois messes ! Sur ce point l'auteur du conte n'a rien inventé. Il y a bien trois messes à Noël : la messe de la nuit; la messe de l'aurore et la messe du jour.
Pouquoi trois messes ? Parce qu'à chacune de ces trois célébration correspond une naissance :
1) La messe de la NUIT évoque la naissance du Fils de Dieu, de toute éternité, dans le sein du Père Céleste. Mystère de l'amour du Père pour son Fils qui fait l'admiration des anges au Ciel.
2) La messe de l'AURORE rappelle la naissance de Jésus, ce même Fils unique, sorti du sein de la Vierge Marie. Miracle qui eut lieu dans la grotte de Bethléem sous les yeux émerveillés des bergers guidés par les anges.
3) La messe du JOUR de Noël annonce une troisième naissance. Celle par laquelle ce même Jésus naît en notre âme. Cette naissance est la "nouvelle naissance", la plus importante pour nous. Seul témoin de cette naissance cachée en nous : notre ange gardien.
Oui, tel est le plus grand mystère de la nativité : Jésus veut naître en notre coeur ! Notre âme est cette crèche en laquelle il veut se blottir comme dans les bras de Marie. Saurons-nous l'accueillir avec assez de foi et d'amour?
"Il faut qu'en toi Dieu naisse
Christ serait-il né mille fois à Bethléem,
S'il n'est pas né en toi, c'est en pure perte."
(Angélius Silesius)
Joyeuse naissance de jésus en vos coeurs.
Père Philippe de Maistre